Les Canadiens ajoutent du muscle à la date limite des échanges
March 5, 2017
By Grant McCagg
Les Canadiens ajoutent du muscle à la date limite des échanges
Aucune équipe n’a été plus occupée que les Canadiens à la date limite des échanges en termes de quantité d’échanges conclus; ce qui a déçu les fans toutefois, est la qualité des joueurs obtenus étant donné l’attente récurrente que Marc Bergevin puisse acquérir un centre pour les 2 premiers trios, réglant ainsi les problèmes offensifs de l’équipe. Hélas, avec autant d’équipes toujours dans la course aux séries et si peu de tels joueurs de centres en fin de contrat, il n’y avait pas vraiment d’occasion de réaliser un coup d’éclat. Voici tout de même un retour sur les échanges effectués par Montréal lors de la valse annuelle des échanges:
Edmonton échange Brandon Davidson à Montréal en retour de David Desharnais

J’ai tenté de me souvenir d’une échange pour lequel Peter Chiarelli « en devait une » à Marc Bergevin, mais je n’en ai trouvé aucun, donc j’essaie toujours de comprendre pourquoi les Oilers ont conclu cette transaction. Desharnais produisait il y a quelques années, mais cette époque est révolue. Le petit attaquant a obtenu beaucoup de temps de jeu en avantage numérique au cours des 3 dernières saisons avec pratiquement aucun résultat offensivement. Il était souvent envoyé sur la glace lors de ces situations et c’était difficile à comprendre, lui qui n’a pas marqué de but en avantage numérique à ses 75 derniers matchs, récoltant 3 maigres mentions d’aide au passage, malgré une présence régulière sur l’une des deux unités en supériorité numérique.
Ce qui était encore plus consternant était sa tendance à se trainer les pieds. Un joueur qui récolte si peu de points devrait travailler très fort en repli défensif, surtout un joueur de centre, lequel doit protéger l’enclave et couvrir le joueur de centre adverse. Desharnais était toutefois régulièrement le dernier joueur en repli, souvent à cause d’une mauvaise habitude d’attendre à la ligne des buts adverse qu’un coéquipier provoque un revirement jusqu’à ce que la rondelle soit finalement en relance offensive par l’adversaire et qu’il soit largué, loin derrière. Lorsqu’un adversaire sortait la rondelle de son territoire, Desharnais était rarement visible, se dirigeant plutôt vers le banc pour quitter l’action plutôt que de se replier avec ardeur, plaçant ainsi son remplaçant dans une mauvaise position ainsi que le bénéficiaire d’un but contre sur la séquence.
Les quelques fois où il se trouvait devant son filet en défensive, il était constamment surclassé physiquement, incapable de défendre des joueurs tous costauds que lui. Ça lui a pris plus de 20 matchs avant d’appliquer une première mise en échec cette saison… donc à moins de produire offensivement – ce qu’il n’a pas fait récemment – Desharnais ne contribue pas beaucoup à un alignement. Si Edmonton espère qu’il soit la solution à leur manque de centre de 3e trio, j’ai le pressentiment que cet espoir ne fera pas long feu. À ce point-ci dans sa carrière, je ne crois pas que Desharnais soit meilleur qu’Anton Lander qui, pour sa part, contribue au moins défensivement quand il ne récolte pas de points dans la LNH. Desharnais est un joueur intelligent, mais Lander l’est aussi en plus d’être cinq pouces plus grand et tout aussi « rapide ».
Davidson avait l’air d’un défenseur en pleine ascension l’an dernier à sa première expérience comme défenseur régulier des Oilers après 3 ans d’apprentissage dans la LAH. Il démontrait les aptitudes offensives qu’il avait révélées au monde des recruteurs à 19 ans pour les Pats de Regina de la ligue de l’Ouest, récoltant 4 buts et 11 points en 51 matchs tout en démontrant une belle mobilité et une excellente première passe à une défensive qui avait connu des ratés en matière de revirements en zone défensive depuis des années. Au début de la saison, Davidson a malheureusement subi une commotion cérébrale lorsque victime d’un croc en jambe, gracieuseté de Matthew Tkachuk, et il n’a pas été en mesure de reprendre là où il avait laissé la saison dernière.
Les Canadiens espèrent qu’il retrouvera éventuellement sa forme de l’an dernier et qu’il sera en mesure de faire sa place dans le top 6 quand on aura besoin de lui. Toutes les équipes aiment avoir au moins huit défenseurs du calibre de la LNH à l’approche des séries étant donné les blessures pratiquement inévitables à cette position.
Gagnant de l’échange : Les Canadiens remportent cette transaction haut la main à moins que Desharnais n’arrive à déjouer les pronostics et à performer comme il le faisait il y a 3 ou 4 ans alors qu’il était une bougie d’allumage offensivement. À Edmonton, il aura une autre chance de prouver qu’il peut jouer dans la LNH, mais ce n’est pas non plus comme s’il n’avait pas eu nombre de chances de le prouver sous Michel Therrien au cours des trois dernières saisons. Davidson a le potentiel pour devenir un défenseur solide sur une troisième paire dans la LNH et il est encore plutôt jeune; il a donc du temps devant lui.
Los Angeles échange Dwight King à Montréal en retour d’un choix conditionnel de quatrième tour au repêchage de 2018
Comme quiconque qui a suivi la conquête de la coupe Stanley des Bruins en 2011 le sait, Claude Julien n’hésite pas à employé des joueurs costauds/physiques dans son alignement, donc je suis certain qu’il ne s’en fait pas trop d’avoir remplacé Sven Andrighetto, Brian Flynn et David Desharnais par Dwight King, Steve Ott et Andreas Martinsen.
Âgé de 27 ans, King en est à la dernière année d’un contrat de 3 ans lui rapportant 1,95 million de dollars par saison et sera agent libre sans restriction le 1er juillet. Il a été une composante importante de la conquête de deux coupes Stanley à Los Angeles, donc je suis certain que Bergevin et Julien espèrent que ces succès en séries déteindront sur leurs coéquipiers. En l’espace de 8 mois, les Canadiens ont donc ajouté deux joueurs dans la mi-vingtaine qui comptent 4 bagues de la coupe Stanley et 136 parties en séries à eux deux.
Bien qu’il mesure 6’4″ et pèse près de 230 livres et est à son mieux sur les deux derniers trios offensifs, les fans qui s’attendent à voir King frapper tout ce qui bouge et jeter les gants régulièrement seront vivement déçus, l’attaquant n’ayant jamais récolté plus de 24 minutes de pénalité en une saison. Cela étant dit, il n’a pas peur d’aller dans les coins et d’utiliser sa taille pour remporter des batailles à un contre un, mais il n’est pas le genre à se battre ou à être expulsé pour avoir été le 3e homme dans un combat (il a été impliqué dans 4 combats en carrière). Obtenir un futur joueur autonome sans compensation en retour d’un choix conditionnel de 4e tour l’an prochain aura valu le coût si King aide le Tricolore à se qualifier pour les séries et à faire des vagues ce printemps. Si en plus, il impressionne suffisamment et signe un nouveau contrat à Montréal, ce sera une victoire non équivoque des Canadiens à moins que les Kings puissent sélectionner une perle avec le choix au repêchage.
Les Kings ont échangé King lorsqu’il est devenu évident qu’ils feraient l’acquisition de Jarome Iginla de l’Avalanche, une remplaçant adéquat à King alors que Los Angeles tente de se qualifier pour les séries au terme d’une course enlevante dans l’Ouest. Le choix sera plus haut qu’un quatrième choix si les Canadiens connaissent du succès en séries ou s’il resigne à Montréal.
Gagnant de l’échange : Un mince avantage aux Canadiens puisque les choix de milieu de repêchage atteignent rarement la LNH et King sera un ajout intéressant à leurs deux derniers trios offensifs avec sa taille et son potentiel offensif.
Colorado échange Andreas Martinsen à Montréal en retour de Sven Andrighetto
Montréal tentait clairement de se grossir en attaque à la date limite des échanges, donc après les acquisitions de King et de Steve Ott, il semblait évident qu’Andrighetto serait soit retourné à St-John’s ou qu’il serait envoyé sous d’autres cieux.
Martinsen apporte un autre gros gabarit à l’attaque pour Montréal alors que Bergevin, clairement en appui à Julien, tente de reproduire le modèle des Bruins lors de leur récente conquête de la coupe Stanley. On ne penserait probablement pas à aller piger en Norvège pour ce genre de joueur, mais Martinsen n’est clairement pas le prochain Espen « Shampoo » Knutsen, lui qui pèse 220 livres et qui aime rendre la tâche plus difficile aux défenseurs adverses dans les coins et le long des rampes.
Son sommet offensif en carrière est de 4 buts, donc il ne règlera pas les problèmes offensifs de l’équipe, mais il ajoute de la profondeur à une formation qui tente de se rendre au moins au 3e tour des séries. Un tel accomplissement nécessitera au moins 15 attaquants, incluant certains de gros gabarit capables de subir le jeu physique lors de matchs serrés en séries.
Le nom d’Andrighetto a d’abord été lié à l’Avalanche quand André Tourigny était entraineur-adjoint sous Patrick Roy. Tourigny avait été l’entraineur d’Andrighetto lors de son passage à Rouyn-Noranda dans la LHJMQ et avait toujours eu le Suisse en haute estime. Il est certain qu’il avait alors informé Joe Sakic du potentiel du jeune ailier avant de quitter l’équipe pour joindre les Sénateurs.
Andrighetto a en quelque sorte été victime du jeu des nombres en termes de petits joueurs à Montréal. Il n’allait pas devancer Brendan Gallagher, Paul Byron ou Artturi Lehkonen pour un poste régulier dans le top 9 de l’équipe et chez une équipe menée par Claude Julien, vous ne trouverez pas souvent plus de 3 ailiers mesurant moins de 6 pieds et surtout pas 3 en-dessous de 5’10″. Il devrait obtenir une véritable opportunité au Colorado parce qu’il a le talent et l’ardeur au travail nécessaires pour réaliser une belle carrière dans la LNH s’il en a l’occasion.
Gagnant de l’échange : Je vois cet échange comme un bon coup pour le Colorado parce qu’Andrighetto a beaucoup plus de potentiel offensif et pourrait un jouer sur le top-6 de l’Avalanche. Martinsen pourrait n’être qu’un joueur à temps partiel pour les Canadiens.
Detroit échange Steve Ott à Montréal en retour d’un choix de sixième tour au repêchage de 2018

Vu que les Canadiens avaient déjà obtenu une peste réputée en Andrew Shaw et la propension de ce dernier à prendre de mauvaises pénalités mineures s’avérant couteuses, et en prenant aussi en compte les autres acquisitions du premier mars, ce fut surprenant de voir Bergevin sentir le besoin d’ajouter un autre attaquant pour ses deux derniers trios offensifs qui se trouve à être un des plus notables agitateurs de la LNH.
On pourrait penser que Gallagher et Shaw sont amplement capables de suffisamment déranger l’adversaire à eux deux, mais en ajoutant Ott, les Canadiens ont vraiment le potentiel pour détenir l’un des groupes d’attaquants les plus « fatigants » de la ligue. Ce qui sera intéressant à observer maintenant est le nombre de buts en infériorité numérique concédés par l’équipe qui finissent par décider l’issue du match… parce que Shaw a prouvé qu’il était capable de le faire à lui seul.
Détroit n’allait pas resigner l’attaquant de 34 ans qui est clairement sur le déclin autant en termes de production offensive que d’apport général à son équipe, donc le fait d’obtenir un choix au repêchage en retour en une année de construction était une très bonne décision.
Gagnant de l’échange : À moins qu’Ott ne soit rajeuni par l’opportunité de jouer pour une équipe se dirigeant vers les séries, il faut donner l’avantage aux Red Wings qui se sont départis d’un joueur sur le déclin qui n’allait pas les aider et qui n’aurait pas été de retour avec eux non plus.